Manga no oshaberi
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 Réflexion équestre

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Sekitei

Sekitei


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MessageSujet: Réflexion équestre   Réflexion équestre EmptyLun 9 Avr 2012 - 16:59

Réflexion personnelle

chapitre 2
(manga's back)

Ahlala, qu'est ce que je réfléchis en ce moment. Non je plaisante c'était juste pour trouver un titre à ce nouveau sujet. Un peu de niaiseries? Je vais vous parler de ma douce haquenée, de mon fringuant pégase, de ma frêle licorne. Moult bernes ! Bêtises et foutaises, je vais parler de mon poney-barbare, de mon fier destrier, de mon hardi palefroi, de mon courageux coursier... je vous passe les rutilants synonymes qui conviennent tous à ce Dovahkiin à quatre pattes (je vous arrête tout de suite, je ne ferais aucune allusion, même si elles me tendent les bras en jetant sur moi un regard suppliant).

Bref, poursuivant un dragon, nous nous retrouvons donc, ma monture et moi, dans un pré tout à fait épique. Aucun chemin n'étant tracé, le sort de clairvoyance est tout à fait inutile. Héroïquement, nous arrivons devant un terrifiant marécage, une tourbière démesurée, des sables mouvants à perte de vue !... Hum, une petite rivière qui traversait innocemment la verte pâture. Toujours est-il qu'une étendue d'eau, aussi petite et inoffensive soit-elle, à le mérite d'effrayer les plus courageux chevaux, on ne sais jamais, au cas ou il s'agirait d'un filet d'acide, faudrait pas y laisser un sabot ou deux ! Ainsi, rênes longues, le nez par terre : à pister une improbable mine anti-personnel ou à flairer un quelconque lapin, Dovah...orse s'aventure vaillamment dans le torrent insoutenable du Rio Grande, après s'être rendu compte que sa tyrannique cavalière refusait obstinément de faire machine arrière. Traversée aussi barbare qu'un bisounours, les sabots de mon destrier effleurant timidement le sol humide, de crainte surement de poser le pied sur un caillou explosif ou de déranger un schtroumpf en pleine séance de plongée en apnée. Arrivés de l'autre côté, un nouveau problème se pose : où allons nous retraverser? Lorsque la berge descends doucement jusqu'à l'eau, la rive en face est alors impraticable, un contre-haut en terre sableuse d'un petit mètre qui se casse la gueule, dans ces situations périlleuses, nous sommes tout les trois, mon poney, moi et moi même (schizophrène, et alors? si ça vous dérange, adressez vous a mon autre moi il vous en dira plus) du même avis: Gandalf apparait miraculeusement et non, nous ne passerons pas. Un peu plus loin, un petit contrebas abordable débouche sur une petite plage menant directement sur l'eau, même si la côte qui suit est un peu raide, mais stable. Mon fougueux hongre, flairant le chemin du retour, n'hésite pas a traverser le cours d'eau quitte a y laisser les pieds, ou écraser un humanoïde bleuté. Victoire ! Nous voici sur la route aux pavés d'or ! Mais voilà que surgit à la sortie du tournant... un ruisseau sauvage apparait ! Trop large pour être enjambé, trop étroit pour dissuader le cheval de le passer par dessus violemment... L'appel de la maison est plus fort que tout, cinq secondes de réflexion, et un superbe saut pour se retrouver quelques centimètres plus loin.

Encore un pré, un chemin, et la route du retour, tout semble si simple dans ces instants là... un petit galop pour profiter de cette bordure de bois qui longe le pré en faux plat. N'importe quel Dovahkiin flemmard aurait utilisé un déplacement rapide, ou un WULD pour arriver plus vite, mais mon destrier semble heureux de galoper et rênes longues -ah! c'est une manie je sais- il accélère joyeusement. Hélas ! Le cousin de la soeur du copain d'un ami du père du beau-frère du schtroumpf qui faisait de la plongée en apnée était caché dans la haie ! Perdue dans mes pensées je n'y avait pas prêté attention, et mon autre moi divaguait innocemment. Or, cet imposant monstre n'avait pas échappé au regard perçant de mon palefroi, qui réagit au quart de tour en effectuant une splendide rotation a quatre-vingt-dix degré, sans crier gare. Inutile de se lancer dans une grande démonstration physique et mécanique sur les forces, les vitesses et les trajectoires pour expliquer que la selle anglaise glissait autant qu'une savonnette sous la douche, et que je fût tout simplement éjectée du dos de ma monture. J'ai toujours trouvé étranges les réflexions que l'on se fait lors d'une chute... "ça faisait longtemps que je ne m'étais pas vautrée", "oh me voilà par terre", et surtout, la terrifiante vision des rênes m'échappant des doigts, l'idée que le cheval puisse s'enfuir et rentrer seul, ne pas rentrer ou croiser quelqu'un, ou quelque chose qu'il ne fallait pas. Lourde chute qui nous rappelle à tous que le sol est l'unique chose qui sera toujours là pour nous rattraper -sauf évidemment pour les fous qui se jettent dans l'eau ou dans un volcan-. L'équitation inculque l'humilité, la chute insiste sur cet aspect, j'aurais dû faire plus attention, ajuster mes rênes pour une fois, me tenir en arrière et avoir ma jambe intérieure au contact de ses flancs. Je roule sur le dos, rien de cassé apparemment, c'est déjà ça. Je n'ai pas souvenir de m'être un jour relevée plus vite qu'à cet instant, la peur de perdre le cheval. Je l'appelle, deux fois. Il s'arrête, se retourne, lève haut sa noble tête de demi-arabe et m'observe. Quelques pas dans ma direction, c'est gagné. Le monstre à disparu, l'effroi s'est envolé avec lui.

Ce sentiment de honte et de peur qui m'avait saisis au contact du sol s'enfuit, remplacé par de la fierté, de la joie même : il ne m'a pas abandonnée, il est revenu. Il s'est mis a brouter, pendant que je lui flatte gentiment l'encolure, sous ses longs crins noirs. Quelle gloire y aurait-il à monter un cheval sans confiance réciproque? C'est dans les moments délicats et dans les situations de difficultés que l'on se rend le mieux compte de l'évolution du cheval, du cavalier, et du couple qu'ils forment.

Lors de ma première chute avec ce poney, il avait sauté une flaque d'eau, je ne m'y attendais pas, j'avais été déséquilibrée et ce déséquilibre lui avait fait peur : il avait enchainé sur une série de coups de cul qui m'avaient envoyés au tapis. Il avait couru se réfugier dans les jupons de la jument qui se tenait derrière. Je n'avais pas été à la hauteur, il ne me faisait pas confiance. Ses origines de demi-arabe impliquent évidemment un minimum de sang chaud, qui ressortent dès qu'un monstre apparait, et surtout lorsqu'il n'y a rien d’ailleurs. Ses demi-tours et ses écarts ne rassurent pas forcément le cavalier. Au début, uniquement du travail au fond du pré, pas de promenades, pas de confiance. Puis des petites sorties, une progression, personnelle d'abord : plus d'assiette, une meilleure position, etc, et du cheval, travail régulier avec une professionnelle oblige (je ne parle ni de moi, ni de moi même évidemment!), ensuite des promenades, accompagnés d'un cheval plus calme et moins sur l’œil, et enfin des longues ballades en solitaire (même si solitaire n'est peut être pas le terme le plus approprié). Une confiance qui s'installe petit à petit : je lui donnais les rênes de plus en plus souvent, il réagissait de moins en moins violemment aux aléas de la route, et une connaissances de nos limites respectives : une voiture qui passait, je reprenait uniquement les rênes, il ne bougeait pas. Mais un scooter suffisait à l'envoyer galoper dans le champ, ventre à terre, ronflant comme un petit entier de trois ans.

Maintenant, je lui cède volontiers les rênes, sur le chemin et dans les passages délicats, mais pas encore dans les villages et près des chiens, normal, je suis sûre que c'est leur haleine qui le dérange. Je n'aurait jamais pensé tirer autant de fierté d'une chute, et pourtant, le choc est infime comparé au bonheur immense qu'est celui de voir sa monture se retourner et revenir, malgré le chemin du retour qui lui tends les bras.


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