"Un one shot est une fanfiction courte comportant un seul chapitre."
Manga concerné : Kateikyoushi hitman reborn (Mon professeur tueur a gage)
Personnages : Gokudera Hayato (personnage appartenant a Amano Akira), Amato Yoko (personnage m'appartenant.).
Bonne lecture !
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Yoko jeta un coup d'œil par la fenêtre. Dehors, le soleil brillant de mille éclats semblait la narguer. Avec un petit soupir, elle tira les rideaux, plongeant le salon dans une atmosphère feutrée, emplie d'ombres bleutées dues aux rayons de soleil filtrés par la semi-opacité des pans de tissus. Elle se glissa jusqu'à un fauteuil où elle se laissa tomber avec légèreté.
A la pâle lumière, elle pouvait voir voler un peu de poussière, semblable a celle qui s'accumulait sur les meubles depuis quelques semaines. Elle étendit son bras pour aller caresser les touches du piano. Désaccordé. Elle jeta un regard en direction de la cuisine. Elle n'y était pas rentré depuis plusieurs jours, elle n'avait pas faim. Plus rien ne lui importait. Elle ne faisait ni attention à ce qu'il l'entourait, ni attention à elle-même.
Plus rien n'avait d'importance. Il l'avait abandonné.
C'était la seule chose qu'elle arrivait à voir. Il l'avait abandonné. Quelques mois plus tôt, il lui avait promis de ne jamais s'absenter plus d'une semaine, et en voilà deux qu'il était parti. Deux semaines que Yoko avait passées seule, chez elle, ne gardant aucun contact, ignorant tout ce qui se passait à l'extérieur, cherchant seulement à savoir ce que devenait son petit ami, sans résultats.
Elle voulut se lever, elle n'en eut pas la force. Elle voulait crier, hurler trahison, elle n'en eut pas la force. Elle voulait pleurer, elle n'en eut pas la force.
Elle se redressa tout de même un minimum pour pouvoir regarder son reflet dans la psyché, qui lui faisait face. Les joues creuses, le regard vide, le teint pâle, elle faisait peur à voir. En temps normal, elle aurait fait un effort pour cacher les preuves de son manque de sommeil, mais après tout, pourquoi le faire ? Pour QUI le faire ?, puisqu'il n'était plus là...
Elle savait que tout le monde s'inquiétait. Pour elle, mais aussi pour tous ceux qui étaient partis avec son amant et qui n'étaient toujours pas revenus. Bien sur, leurs missions étaient fréquentes, mais jamais si longues sans nouvelles.
Yoko finit par réussir à s'extirper de son fauteuil et attrapa le téléphone. 06******59. Elle connaissait le numéro par cœur. Le combiné collé contre son oreille, elle compta les sonneries.
Une. Deux. Trois. Il devrait répondre...Quatre. Cinq. Un petit déclic...Il a décroché ? – ‘’Bonjour, vous êtes bien sur le répondeur du bras droit du Juudaime* Vongola, je suis indisponible, surement en mission, veuillez laisser un message ou rappeler plus tard’’. Un bruit de bombe** remplaçait le traditionnel « bip sonore » .
La brune eut un petit rire. Pour toute personne extérieur au monde de la mafia, un tel répondeur aurait parut totalement loufoque. Mais à son oreille, il était plus inquiétant qu'autre chose. Comme chaque jour avant celui-ci, elle soupira et murmura :
-Haya...je voulais juste prendre des nouvelles...te dire aussi que je t'aime, et que tu me manques...Reviens vite...
Et comme chaque jour, des sanglots avalèrent la fin de la phrase, si bien qu'elle se hâta de raccrocher. Elle se glissa vers son ordinateur, tapota sur le clavier, lança une musique et haussa le son. Elle retourna dans son fauteuil et jeta sa tête en arrière. Pendant quelques instants, ainsi, elle fixa le plafond, le lustre étincelant dans la lumière déclinante du soir, et se perdit dans ses pensées.
-Et s'il ne revenait jamais... ? Il n'a pas voulu me dire si sa mission était dangereuse ou non...pour ne pas m'inquiéter peu être ? Sans lui, je deviendrais quoi, moi ?
Rapidement, elle s'endormit. Peu de temps, mais suffisamment pour cauchemarder et se réveiller les larmes aux yeux avec une affreuse envie de réconfort. Presque par automatisme, Yoko chercha son amant des yeux avant de se rappeler. Ah oui. Il n'est plus là. Elle avait la gorge sèche, des larmes séchées sous ses yeux, et un affreux mal de cœur. Elle se redressa et se dirigea vers la cuisine pour se servir un verre d'eau. Le désordre qui y régnait, dû au fait qu'elle n'y mettait plus les pieds, ne la choqua même pas. Une fois désaltérée, elle retourna vers le salon. En chemin, elle buta contre quelque chose, et manqua de tomber. Un feulement accueillit sa maladresse.
-Pardon, Uri***, murmura la brune.
En se rasseyant sur le fauteuil, elle eut l'impression que quelque chose avait changé dans la pièce...serait-ce cette chemise posée sur la psyché qui lui donnait cette sensation ? Elle n'y était pourtant pas à l’ instant...Elle se redressa, et alla attraper le vêtement. Une chemise, oui. Une chemise rouge. Elle la porta à son visage. Un léger parfum musqué l'imprégnait, mêlé à une discrète odeur de transpiration.
-Mais...Uri n'a rien à faire ici, il devrait être avec Gokudera, songea-t-elle. Et cette chemise...
Comme portée par son instinct, elle se retourna, et eut l'impression de rêver. Il était là. Avec une semaine de retard, mais il était là. Il ne l'avait pas abandonnée. Une cicatrice barrait son visage, ses cheveux était sales, pleins de sang séché et de terre. Mais qu'importe, il était là, souriant, les yeux brillant de malice, heureux de la surprise qu'il venait de faire a sa petite amie. Celle-ci ne savait que faire. Le frapper, crier, hurler pour lui rappeler qu'il n'avait pas tenu sa promesse ? Ou lui sauter au coup, l'embrasser, lui chuchoter qu'elle l'aime au creux de son oreille ? Avant qu'elle ait pu se décider, il la tira contre lui et l'enlaça fermement.
-Toi aussi tu m'as manquée, chuchota-t-il, mais je te promets de ne plus jamais...
-Chut. Plus de promesse, chuchota Yoko en le bâillonnant de sa propre bouche.
Ils se laissèrent tomber sur le fauteuil, et la brune rompit le baiser. Elle s'allongea contre le torse nu Gokudera et fit jouer ses doigts le long des abdos du garçon.
Le piano était toujours désaccordé, la pièce pleine de poussière, elle n'avait toujours pas mangé.
Et alors ?
Plus rien n'avait d'importance. Il était de retour.
*Juudaime : « 10e du nom » en Japonais. Hayato est le bras droit du 10e parrain de la famille Vongola.
** »Un bruit de bombe » : Hayato se bat à l’aide de bâtonnets de dynamite.
*** Uri : Uri est le chat d’Hayato. Ils ne se séparent jamais.